Noémie et sa sœur se trouvent de nouveau dans le calvaire de l’exclusion sociale, privées de leur droit fondamental qui est la scolarité    

J’ai été énormément touchée par la situation de Noémie et sa sœur Amélie, deux jeunes filles de 9 et 5 ans, jeunes immigrantes en situation irrégulière et non scolarisées. C’est donc avec un sens du devoir professionnel, car moi-même enseignante de formation, que j’ai voulu porter mon soutien à la famille, en offrant des cours de francisation, bénévolement et sur une base assez régulière, à l’ainée, qui était dans une situation plus critique que sa cadette, face à la scolarisation. Comme je suis présentement dans l’incapacité d’assurer ce soutien scolaire pour des raisons personnelles, Noémie et sa sœur se trouvent de nouveau dans le calvaire de l’exclusion sociale, privées de leur droit fondamental qui est la scolarité et de leur épanouissement à la lumière du jour, dans un climat rassurant comme tous les enfants de leur âge.   (mars 2014)

Si nous voulons qu’ils aillent à l’école, nous devons payer 6 000 $ par enfant

Je préfère garder l’anonymat par peur des représailles dans le dossier des enfants de mon mari. Je suis citoyenne canadienne et j’ai épousé, il y a 6 mois de cela, un résident américain et citoyen haïtien. Mon mari avait déjà deux enfants âgés de 8 ans et 10 ans. Au mois de juin 2013, alors que mon mari essayait de se trouver un emploi ici, nous sommes allés à la Commission scolaire Pointe de l’île (CSPI) pour inscrire les deux enfants. A l’école de quartier, on nous a demandé les papiers suivants : un certificat de mariage de moi et de mon mari, ainsi que les actes de naissance et passeports. Nous sommes retournés à la CSPI avec tous les documents le 6 août 2013 et on nous a dit que notre demande allait être traitée. Le 14 août, la CSPI nous appelle : vu que les enfants sont des « visiteurs » et qu’ils n’ont pas la résidence canadienne, ils ne pourront pas bénéficier de la gratuité scolaire. Si nous voulons qu’ils aillent à l’école, nous devons payer 6 000 $ par enfant, donc 12 000 $ au total et cela 2 semaines avant le début des classes. Dans l’incapacité de payer cette somme, les deux enfants ont dû retourner en Haïti, car mon mari n’a pas pu trouver d’emploi et nous n’avons pas les moyens de leur payer une résidence à New York. Donc les enfants viennent d’écoper et accuseront un retard, car ils viennent de manquer une année complète d’étude. (février 2014)