Nous lançons un appel large à toutes les organisations et toutes les personnes — migrant-e-s ou non, évoluant ou non dans le monde de l’éducation, œuvrant ou non auprès des migrant-e-s, fréquentant ou non des sans-papiers — pour les inviter à augmenter la pression pour faire plier les décideurs et à multiplier les actions, concertées ou autonomes, y compris les actions de perturbation.

Contexte

Depuis plus de deux ans, le Collectif éducation sans frontières de Solidarité Sans Frontières lutte pour mettre fin à la réalité injuste des sans-papiers exclus de l’éducation publique et trop souvent des écoles elles-mêmes en raison des exigences administratives imposées par l’État québécois. De tous les États nord-américains où de grandes régions métropolitaines comptent un nombre important de migrant.e.s placé.e.s de force dans l’hyper-vulnérabilité sociale et humaine par des systèmes d’immigration et d’asile de plus en plus inhospitaliers et violents, c’est le Québec qui met le plus d’obstacles sur le chemin de l’école et de la scolarisation gratuite des sans-papiers qui vivent parmi nous. Actuellement, seuls les résident.e.s légaux et certaines catégories d’immigrant.e.s ont droit au service gratuit de l’éducation préscolaire et aux services d’enseignement primaire et secondaire. Les autres élèves ne peuvent pas être inscrit.e.s ou seulement à condition de payer des frais annuels de 5 000-6 000 $, des sommes que les familles sont souvent incapables de payer. Cette réalité n’aura de cesse d’augmenter tant que l’égalité ne sera pas codifiée comme telle, tant que le droit à l’éducation ne sera pas formalisée comme un droit pour tou.te.s, peu importe son statut migratoire.

Le Ministère de l’Éducation et le gouvernement du Québec refusent de prendre les décisions qui s’imposent et laissent en toute connaissance de cause se perpétrer une discrimination systémique, une injustice intolérable qui montre leur insensibilité à l’égard de la dignité des familles immigrantes. Le jour où nous occupions les bureaux de Marie Malavoy, le 10 décembre dernier, le ministère a déclaré publiquement que « des solutions [avaient] été trouvées […] dans toutes les situations problématiques portées à l’attention du Ministère », alors qu’il existe toujours, en vertu même de la loi et sans que le ministère ne s’en occupe, des gens qui n’ont pas accès à l’éducation gratuite, principalement parce qu’on exige toujours qu’ils fournissent des documents qu’ils sont incapables de fournir, notamment sur leur statut migratoire, et parce qu’on exige toujours des frais d’inscription exorbitants. Du reste, ces personnes sont appelées à dévoiler leur condition extrêmement précaire dans l’espoir d’un traitement favorable, au cas par cas, par leurs écoles, leurs commissions et le ministère. Des cas d’enfants et d’adolescent.e.s exclu.e.s ou facturé.e.s de plusieurs milliers de dollars par année continuent d’être portés à l’attention du CESF. La loi doit être modifiée afin qu’il soit possible de simplement fournir des preuves de domicile pour avoir accès à l’éducation publique gratuite, comme c’est le cas dans plusieurs pays.

Depuis l’élection du Parti libéral en avril dernier, nous avons sommé tous les députés d’endosser notre revendication exigeant de détacher purement et simplement l’accès à l’éducation et le statut d’immigration. Nous avons de plus interpellé la ministre de l’Immigration et demander de rencontrer le ministre Bolduc. Aucune réponse ne nous a été donnée.

Appel à l’action

Il est maintenant temps de nous manifester avec plus de vigueur.

La lutte pour un accès véritablement universel à l’éducation ne doit plus être ignorée.

La lutte pour un accès véritablement universel à l’éducation n’appartient pas au Collectif éducation sans frontières, mais à tou.te.s ceux et celles qui sont indigné.e.s par le scandale de l’injustice et par le scandale de l’inaction de ceux et celles qui détiennent une part de pouvoir, petite ou grande, dans les affaires publiques.

La situation doit changer avant que l’année scolaire ne soit trop avancée.

Les murs des écoles doivent cesser d’être des frontières semblables aux frontières avec lesquelles les États excluent des êtres humains venus d’ailleurs.

Si vous le souhaitez, contactez-nous pour une meilleure concertation, en nous écrivant à solidaritesansfrontieres@gmail.com ou en nous téléphonant au 438-933-7654.

Si vous avez des idées et vous voudriez donner un coup de main, svp contactez-nous aussi.

Pour plus de matériau sur cette lutte, voir les pages de ce site Web.